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Le désert de los Monégros (2)
Nous poursuivons notre route vers les steppes arides des Monégros, en Aragon. Nous aurons la chance, à plusieurs reprises, de traverser, ce territoire désertique, immense et pourtant méconnu, qui se prête pourtant à de magnifiques randonnées, dans le plus grand dépaysement.
Ce désert, qui m’a toujours attiré, vaut le détour pour ses anciennes citadelles maures, ses grottes, ses canyons, ces cheminées de fée et ses rapaces.
La première fois que j'y suis allée, il y a 15 ans, en plein été, je fus attirée comme un aimant par ce décor de Western, ces paysages arides, écrasés de chaleur et de lumière.
La nature a ciselé, avec le temps, un insolite paysage, balayé par le Cierzo, vent du désert, qui soulève la poussière des pistes que nous traversons.
Impressionnante cette passerelle au dessus du vide.
Nous partons à la rencontre de villages perdus au milieu des Monégros. Dans la région l'on cultive de maigres céréales, où les maisons et les fermes, souvent bâties en torchis, ont une vie inhospitalière.
Nous découvrons, sur notre route, des rochers et des clochers d'église, qui abritent bon nombre de cigognes.
Perchées au dessus de nos têtes, elles y ont élu domicile pendant toute l’année ; de quoi ravir les touristes et amateurs d’oiseaux.
Les routes sont rares et souvent rectilignes, je retrouve intactes mes émotions d'autrefois, amplifiées par le fait que nous sommes seuls dans cette immensité.
Tout proche, des troupeaux de moutons, se confondant avec le sol, paissent dans la steppe maigre et rase.
Steppes, forêts de pins, montagnes, plaines, barrancos et lagunes salée, se côtoient dans ce paysage aride. Un barrage alimenté par le canal del Flumen permet l'irrigation des cultures de la région, des tâches vertes au milieu d'un océan blond.
Avec une densité de population d'à peine 8 habitants au km², cette contrée est un territoire que les amateurs de silence, et de tranquillité apprécieront.
Belle église Mudéjar.
Quelques instants, on se croirait presqu'en Arizona, et non à une cinquantaine de kilomètre de la frontière française. Une randonnée dans un lieu étonnant, qui nous transporte dans un autre monde !
Un peu plus loin, à l’abri des regards, après un peu de marche, nous arrivons dans un lieu typique, des Monegros. Cerclée par des rochers, une oliveraie pousse tranquillement protégée du vent.
A notre grande surprise, des vautours vont nous survoler, pendant notre pique nique.
Au fond des oliviers, une falaise de conglomérat, remarquable, d’une centaine de mètres, se dresse devant nous.
Le nombre de fermes ou de hameaux abandonnés dans cette région est incroyable, et surprenant à la fois, cela rend cette contrée encore plus désertique…et plus mystérieuse !
Plus ou moins effondrés, ces ruines nous racontent les vents violents du nord qui se sont abattus sur eux, et aussi de ce soleil ardent, dont ils devaient se protéger, par de petites ouvertures.
Ces ruines nous parlent aussi de ces travailleurs, qui venaient chercher un peu de repos et d’ombre, après avoir moissonné le blé, à la faucille, sous la fournaise estivale. A l’époque, rien n'était mécanisé, tout se faisait à la main.
Ces ruines nous parlent aussi du bétail parqué dans de vastes enclos. Dans ces steppes, des troupeaux de moutons paissaient sur des terres arides, à la recherche de leurs pâtures.
Ces ruines nous parlent aussi de ces hommes qui défrichèrent les sols et ôtèrent les pierres.
C’est sous l’influence de Franco, que le désert de Monegros a été repeuplé. Les plus démunis, d’autres communautés, ont reçu des terres et une maison pour s'y installer.
Une quarantaine de village ont ainsi été monté sur pied, sur le même modèle : larges rues rectilignes, maisons équipées d’une basse-cours pour y abriter le cochon et la vache offerte par Monsieur le dictateur.
Les coquelicots, au bord des routes, et dans les champs, habillent le paysage de leur couleur rouge vif. Quelques pâquerettes, et fleurs des champs se marient à eux.
Quel plaisir de dormir la nuit dans le désert des Monegros, au milieu de nulle part, au milieu des parfums, et du silence nocturne, avec seule la lune, pour nous tenir compagnie...un moment exceptionnel, surtout au coucher du soleil !
J'ai toujours été attirée par ce désert, même si je n'ai pas tout vu, il y a tant de choses et villages à y découvrir, et tant de chemins à parcourir. Merci de nous suivre dans nos aventures, et pour vos commentaires qui me font à chaque fois beaucoup plaisir !
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Cette belle citation de Paulo Coelho :
« Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort.
Le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment,
mais le train continue. La vie, c’est le train, ce n’est pas la gare. »
Tags : désert, Aragon, grottes, canyons, cheminées de fée, irrigation, barrage, rapaces
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Commentaires
bonjour Martine , ah oui mais là un désert comme ça avec tous ces rochers j'aime +++++++++++++++ et tes 2 articles un vrai régal avec tes photos magnifiques ! A+ belle semaine
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Mardi 17 Septembre à 15:05
Ravie de t'avoir fait découvrir ce beau désert, resté encore peu connu des touristes, et c'est tant mieux !
Bonne semaine à toi aussi !
Bises de Provence.
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C'est superbe, elles sont belles ces immensités! Tes photos sont superbes, tu es un très bon guide, tu donnes
très envie de découvrir ces beautés!
Bonne journée
bises
Magnifiques photos de ce désert aride, sauvage, déshérité, on se croirait effectivement dans un western. Très beau, mais un peu angoissant !
Bonne journée, Martine
c'est magnifique!!! ce paysage, et le clocher superbe, ça fait rêver tout ça, sauf la passerelle qui fait un peu peur! merci pour cette découverte. gros bisous Martine. cathy
Merci pour cette découverte pour moi. Au Sud Est de l'Espagne.
J'adore les passerelles himalayennes, et là, on m'a filmé :-))
Admire mon aisance ....
En ce moment Eklablog déconnecte souvent, et on voit s'afficher une page overblog.
Migration? Amic@lement. > Yann
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Mercredi 18 Septembre à 14:59
On ne sait pas trop sur quel pied danser en ce moment. J'ai un peu peur de tout perdre ce que j'ai fait, comme avec Canalblog lors de la migration. L'attente est quand même longue depuis le message d'Eklablog au mois de juin.
Bravo pour ton exploit sur la passerelle himalayenne, trop peu pour moi qui est le vertige !
Bonne journée !
@mitiés de Provence.
Martine.
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7AmiGilbertAhuyMercredi 18 Septembre à 13:12C'est vraiment incroyable cet endroit magique...on croirait un décor de Western ! Les deux dernières photos sont superbes... avec ce champ de coquelicots, qui me rappelle l'une de mes créations où je faisait une petite pause petit-déjeuner... et ce merveilleux coucher de soleil aux teintes encore assez douces au regard...
Bravo et merci chers amis pour cette belle évasion qui fait beaucoup de bien, surtout en ce moment, où l'on ne voit que des horreurs aux infos !
Gilbert
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Mercredi 18 Septembre à 15:03
Nous y sommes allés en été, au printemps et à l'automne, chaque saison apporte son charme à ces paysages désertiques. Trouver des coquelicots, en plein désert, alors qu'il ne pleut pratiquement jamais, nous avait assez surpris !
Bonne journée à vous deux, après une période avec un vent glacial, dans le sud, la chaleur a fait son retour.
Bises de Provence.
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C'est impressionnant tout ça ! Une belle découverte pour moi !
Je ne m'attendais pas à rencontrer des cigognes là !
Coucou Martine, j'aime bcp tes deux dernières photos ! En revanche, je ne sais pas si j'aurais les mêmes émotions que les tiennes en voyant ces paysages désertiques et ces ruines. Je me demande si je n'aimerais pas mieux l'Italie. J'ai un souvenir d'un pays plus vert ! L'Espagne a l'avantage d'être plus prêt de la Bretagne et j'espère qd-même y aller très bientôt. Lorsque nous avions visité le Nord, on nous avait dit que les fermiers ne vivaient pas sur leur exploitation mais en ville !! Merci pour ce dépaysement Martine et GBizhous.
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Tu vois, moi ce qui m'embête dans ton tes posts sur ce désert, c'est que t'as vachement bien tout dit.
Du coup, le jour z'où on va y aller nous, qu'est-ce que tu voudras que j'raconte ?
Mais bon, t'inquiètes pas, j'trouverai bien un truc ou deux à dire, même s'il faudra que j'm'applique, comme quoi c'est super extra et ceci et cela et même encore plus...
En attendant j'me suis régalé à te suivre...
Bisous et bonne fin de journée
J'espère t'avoir donné envie d'aller découvrir ce beau désert. La meilleure période printemps ou automne, après les fortes chaleurs. Ce n'est pas loin du désert de Bardenas que tu connais déjà, dans la région de Saragosse !
Bisous, et bonne semaine à vous deux !